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Les Cimes

The grandeur of the sierra is reflected in the well known phrase “You have a heart hotter than the Sierra Elvira and bigger than the Sierra Nevada” – quite a compliment! The Sierra Nevada National Park besides being the highest in Spain, is also the largest in area, over half of which contains the highest peaks.

Nous commençons à l’est par les montagnes les plus basses, pour nous retrouver sur des sommets qui dépassent les 3.000m. à l’ouest. Comme cela, d’est en ouest suivant le chemin du soleil, nous parcourons presque 100km.

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Nous partons du Montenegro (Mont noir) rarement enneigé comme son nom l’indique, de basse altitude (1.710m.) et sa proximité au désert de Tabernas. Après un coteau nous nous trouvons á la Polarda, première cime de plus de 2.000m. (2.250m.).Avant d’arriver à la cime, sortant d’une pinède, nous apercevons avec sa lumière bleue caractéristique, les montagnes du Cabo de Gata s’introduisant dans la méditerranée. Sur le versant sud, un refuge nous invite à y passer la nuit. Nous passons aux Torrecillas, un groupe de cimes qui sortent d’une espèce de hauts plateaux. Depuis la troisième, la plus haute, nous apercevons les cimes de l’Alcazaba et du Mulhacén, les plus impressionnantes mais d’ici lointaines et petites. Après la traversée du Rayo (2.420m.) sous arrivons à Buitre avec sa maisonnette de guet,, il faut espérer que la construction abandonnée d’à coté disparaisse pour l’amélioration de l’environnement.

De cette file montagneuse (formée aussi avec le Tajo de la Cruz, la Cumbre, el Cerro Almirez) descendent vers le sud de larges coteaux et de profonds ravins jusqu’à qu’ils soient coupés par la rivière Andarax, et vers le nord d’abruptes escarpements reposent sur les villages des Tres Villas.

El Cerro del Almirez (2.517m.) est une montagne en forme de pyramide mutilée, comme un mortier à l’envers. C’est certainement le meilleur mirador de toute la Sierra Nevada. Du sud montent les aulnes et au nord les érables.

Sur son coteau, dans une large dépression se situe la lagune Seca,(sèche) la première des 42 lagunes qui se forment dans la Sierra Nevada, elle perd son eau en été d’où son nom.

El Chullo (2.610m.)est le plus haut de la province d’Almería et le premier de celle de Grenade .Ses flancs s’enfoncent jusqu’aux premiers villages du haut plateau du Marquesado dépassant du château de la Calahorra.. Cette fortification de style médiéval, possède à l’intérieur un petit palais de la renaissance avec des balustrades italiennes et du marbre de Carrara. Il y a un cratère de 1.500m de diamètre causé par les mines de Alquife, qui extrayaient à ciel ouvert du minerai de fer, et étaient exploitées depuis l’époque romaine.

Par les flancs du Chullo s’ouvre la piste du Puerto de la Ragua 2.000m. d’altitude où l’on peut y pratiquer le ski de fond et c’est un passage pour les véhicules qui veulent traverser la Sierra. (Bondé de familles le dimanche qui viennent voir la neige).

Les cols suivants, du Lobo (2.412m.), du Collado del Puerto (2.621m.), de Jérez (2.873m.) de Trevélez (2.798m.) sont aussi des passages naturels pour traverser à pied entre l’Alpujarra et le sud du Marquesado au nord. Après la guerre, en été, c’était la route des marchands et des trafiquants. Entre ces cols l’on distingue le San Juan (2.788m.) la montagne qu’un enfant pourrait dessiner, un paradis pour pratiquer le ski de randonnée, sans danger de crevasses ou d’avalanches.

Et nous arrivons aux 3.000m. Le Picón de Jérez (3.088m.)est celui qui est situé plus au nord, avec lui se termine le haut plateau du Marquesado et cette propriété du Camarat où vivent les taureaux en liberté. Il donne accès au Lavadero de la Reina, une répétition de cascades pleines de légendes. Il y a aussi une légende sur la lagune de Vacares, située sous le Puntal de Vacares (3.129m.) peut-être pour être la plus profonde de toutes. Par elle passaient les condamnés aux galères emmenés de Grenade au port d’Almeria. Ils devaient monter par le Calvario et la côte qui s’appelle toujours des Prisonniers.

La Alcazaba (3.366m.) est la troisième en altitude, la plus inaccessible, et comme son nom l’indique avec des airs de forteresse, c’est une des plus spéciales. On est aussi impressionné par le glacier qui se conserve entre cette cime et sa voisine du Mulhacén : la Cañada de Siete Lagunas. Entre la Altera et la Hondera, l’eau coule entre une infinité de petites lagunes. En été l’on aperçoit les chèvres sauvages s’abreuvant de leurs eaux.

Au XIXs. le botanique Simón de Rojas Clemente pour mesurer l’hauteur du Mulhacén a dû descendre depuis son sommet jusqu’à la plage de Castell de Ferro en traversant la sierra de la Contraviesa, et dans le même temps il étudiait les différentes plantes qu’il trouvait sur son chemin. Les militaires ont utilisé un autre système , et sur le sommet se conservent les ruines où ils ont habité plus d’un mois pour obtenir de bonnes conditions de visibilité et pouvoir observer les lumières qu’ils émettaient depuis les monts Algériens (M’Sabilia et Filhaussen) y la Tetica de Bacares au NE dans la sierra de Filabres. Cela fait maintenant 125 ans que l’on a réussi, après beaucoup de préparatifs, à réaliser la liaison géodésique entre l’Europe et l’Afrique et de cette façon unir par des travaux de triangulation, la carte des continents.

L’on se souvient encore de l’essai du Ministère de la Défense d’installer dans le passé un radar sur le sommet du Mulhacén. Il n’y a pas eu à Grenade ces dernières années une manifestation populaire aussi importante que celle qui paralysa cette construction militaire au sommet duquel est enterré le dernier roi maure du royaume de Grenade. Le médecin montagnard Lorenzo Arribas fût un bon précurseur pour cette campagne. Il travailla sur un projet pour la récupération de la région des cimes du Poqueira pour qu’il n’y ait aucune construction (l’ancien refuge de Carlos Mendez) sur les bords de la lagune du Rio Seco (3.013m.) et que l’on construisit le refuge du Poqueira 500m., plus bas.

Sur les flancs du Mulhacén se trouve une des lagunes les plus grandes de la Sierra, la lagune de la Caldera. Diego Martín, dans son livre « la Suisse Andalouse » (1.894) nous la décrit : La croyance populaire selon laquelle la lagune serait enchantée, qu’elle communique directement avec la mer, qu’en son sein l’on entend d’étranges sons et que de ses ondes sortent les ombres des âmes en peine… » Il faut dire que c’est la première lagune à s’être contaminée à cause de sa proximité de la route « la plus haute d’Europe » comme prévu. Heureusement la Délégation de Protection de la Nature a fermé cette route.

Dans la lagune de la Mosca sur le flanc nord du Mulhacén naît la rivière Genil. Ces crêtes de plus de 3.000m. séparent le versant nord, du sud ou méditerranéen.

Sur la cime suivante, le Veleta deuxième en hauteur (3.327) sur sa face nord il y a une brèche si ouverte qu’elle donne le vertige à n’importe quel expert qui s’y penche. Sur cette face commence la station de ski. Ses 50km. de piste cachent le déboisement souffert et la canalisation de la rivière Monachil pour adapter le terrain pour les skieurs.

La dernière cime de trois mil mètres est le Caballo (3.013m.) la plus méridionale de toutes. Mais depuis ce parcours sur les cimes, où nous trouvons les conditions écologiques les plus exceptionnelles de toute la sierra, nous descendons à d’autres endroits uniques, plus bas comme sont Alayos de Dílar, la pyramide du Trevenque, la brèche des Cahorros dans la rivière Monachil.


Promenade sur les cimes sauvages

Depuis la vallée fertile de Grenade l’on peut apercevoir au loin une immense masse allongée avec ses cimes couvertes de neige, la Sierra Nevada. D’ici nous ne pouvons soupçonner tous les trésors qu’elle cache. Derrière les rochers apparemment dénudés se trouve une diversité surprenante.

Si nous connaissons le parc national de Doñana spécialement pour sa faune, l’autre parc national de la sierra Nevada se distingue par sa végétation pour avoir la flore endémique la plus importante d’Europe, ceci est dû, à part d’autres caractéristiques, à son altitude et à sa basse latitude. C’est grâce à cette variété, à son paysage et aussi à sa faune qu’en 1986 elle fût déclarée Réserve de la Biosphère par l’UNESCO, trois ans plus tard, Parc Naturel et le 17 décembre 1988 l’on donna à la moitié du Parc la protection de Parc National devenant ainsi le douzième d’Espagne.

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Depuis longtemps de nombreux écrivains parlaient de cette Sierra. Le poète Zorilla arrive dans cette région « oint par l’histoire et sa légende, où un soleil africain caresse d’étranges neiges ». Washington Irving nous montre dans ses Contes de l’Alhambra ce que cette Sierra Nevada nous offre : la végétation fraîche et les airs tempérés d’un climat septentrional avec la vivifiante ardeur du soleil des tropiques et le clair azur d’un ciel de midi.

La lumière « qui enveloppe tout » paroles de cet auteur, la clarté de l’hiver suivit de jaunes printaniers, et dans les hauteurs-où le printemps est tardif- en Juin ses flancs se remplissent de couleurs grâce à la floraison des genêts, contrastant avec les glaçons qui recouvrent la moitié des lagunes. C’est de cette couleur dont parlent tous ceux qui visitent la Sierra Nevada. Beaucoup d’entre eux essayaient de dormir sur quelques unes des cimes pour pouvoir s’émerveiller des longs couchers du soleil et de ses levers, car c’est sur elles que brille le soleil en premier. C’est pour cela que traditionnellement l’on connaît la Sierra Nevada comme la « montagne du soleil », pour les romains « Mons Solarius » et pour les arabes « Sulayr » ou montagne de neige « Yabal al Taly »

Anciennement le soleil et la neige ont été sa définition comme dans ce couplet populaire du XVII e. siècle recueilli par Henriquez de Jorquera:

“Il y a trois choses à Grenade qui durent toute l’année, la neige de la Sierra Nevada, l’embrasement du visage, et rue Elvira, la bourbe.”

Le soleil brille plus de 250 jours par an, et à cause de cela en été peu de glaciers survivent, seulement ceux qui restent cachés sur le versant nord. Car nous ne devons pas oublier que même si c’est un paysage de glaciers, cette « Sierra Nevada » se trouve à côté de l’Afrique, et Washington Irving de nous conter : Ceci est un trésor aérien de neige qui fond proportionnellement avec l’augmentation de la température de l’été, laisse couler ruisseaux et petites rivières dans toutes les vallées et gorges de l’Alpujarra répandant végétation, fertilité et une belle verdure couleur émeraude dans une chaîne de nombreuses et charmantes vallées. Grenade et Almeria avec peu de pluies ne seraient pas les mêmes sans les réserves d’eau dû à la neige et ne sentiraient pas les brises fraîches de l’été.

Avant l’arrivée des frigidaires, « les glaciers » (vendeurs de neige) montaient avec leurs montures pour les charger de neige en été et redescendre avec, dans la fraîcheur de la nuit, pour la vendre en ville. Il existe toujours « le chemin des glaciers » qui monte depuis Grenade, passe par la Fontaine des glaciers, le Purche, les flancs du Dornajo jusqu’à la base du Veleta. Actuellement l’administration l’a récupéré comme le « chemin royal » pour ne pas perdre les terrains où traditionnellement passaient les troupeaux de transhumance. Les mairies mettent en concours le pâturage de ses terrains dans la sierra pour être utilisé par les troupeaux, et du droit de distribution de la neige occidentale dont la commercialisation journalière se mettait aux enchères par le gouvernement municipal. Une des familles qui hérita du droit de disposer de la neige, demande depuis des années à la station de ski une compensation économique pour l’ « utilisation » de la neige prétendant toucher une redevance pour chaque skieur.

Une des coutumes en train de se perdre est celle qui pendant la période de gel permettait l’utilisation des eaux qui descendent des rivières pour alimenter les aquifères. Les rigoles se remplissent d’eau dans les tronçons les plus hauts des rivières pour la libérer ensuite sur les versants de la sierra aidant. à sa filtration. Grâce à cette utilisation de l’eau et aux filtrations du reste des rigoles les nombreuses petites sources qui existent ne se sèchent pas pendant l’été. Il se trouve que des villages comme ceux de la vallée de Poqueira avec un développement touristique important ont pratiquement abandonné l’agriculture et le système d’irrigation par rigoles . C’est ainsi que l’on a perdu la splendide verdeur sur les différents versants, cela a produit un changement du paysage qui est devenu plus sec donc avec plus de problèmes d’incendies. Ainsi les villages les plus hauts de la Sierra où l’eau était très abondante, (ils n’ont d’ailleurs toujours pas de compteur d’eau), finissent par subir une restriction dans la distribution de l’eau. Une incongruité sur ces versants de la sierra.

Quant au développement régional des villages agricoles et touristiques comme Trevélez, par exemple, il est mieux vu socialement que le jeune travaille dans l’hôtellerie plutôt que dans l’agriculture. Cela se doit à la compensation économique bien différente entre les deux activités.


Spiritualité

Cela fait 40 ans le suisse Christian Spanhi écrivait « L’Alpujarra est l’endroit où l’homme trouve des raisons pour vivre » Mis ces raisons ne durent pas éternellement. La population vit fondamentalement d’une agriculture décadente, d’élevage qui prédomine pour sa propre consommation, une industrie minière abandonnée et l’avance du tourisme. Nous vivons une régression démographique depuis le début du siècle( comme caractéristique rurale) à cause des difficultés économiques régionales, accentuées par la phylloxéra qui détruisit tout le vignoble de l’Alpujarra et a provoqué une forte émigration.

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En sens inverse nous avons vu l’arrivée de colons plus ou moins hippies, quoique la majorité n’ont pas résisté dû au changement de mode, du travail laborieux, et de cohabitation difficile. D’autres se sont reconvertis en petits entrepreneurs, artisans qui ont monté des bars restaurants ou boutiques d’antiquités.La Sierra Nevada a perduré comme un endroit pour la méditation. Serait-ce que ses vallées nous rappellent certaines régions de l’Hymalaya : paysages arides avec de fortes pentes, des terrasses et des maisons aux toits plats construits en pierre. Des centres de retraite ou de développement personnel se trouvent à plus de 1500m. sur le versant sud de la sierra:

Entre Soportujar et Pampaneira le lama Yeshé fonda le premier centre bouddhiste d’Espagne que visita de Dalai en 1982 et le baptisa O Sel Ling qui signifie « endroit de lumière claire » point de rencontre pour le bouddhisme tibétain.

Le père Peter, d’origine chinoise, créa son centre de Tai Chi dans la ferme de Cortes, chemin de Mecina Bombaron. Du village de Los Bérchules, de l’autre côté du ravin, l’on peut entendre les sons depuis l’aire où ils font leurs exercices.

Le moine bouddhiste Hôgen Yamahata, après avoir réalisé de nombreux cours dans toute l’Europe, a choisi l’Alpujarra pour fonder son centre.Il y a une montée

d’ une heure et demie de marche par le chemin royal depuis le village de Yegen pour arriver a YIKO AN.

Traditionnellement la Sierra Nevada a été une endroit « pour se retrouver », arrêter le temps, de réflexion et de relaxation. Fidel Fernandez un des premiers montagnard de la région écrivit en 1.931 dans son livre « Sierra Nevada » :Ici j’ai trouvé des remèdes miraculeux qui m’ont aidé a cicatriser les blessures de l’âme, qui me paraissaient incurables .